Transformation du travail : Quelles sont les nouvelles priorités des salariés ?

Depuis la crise sanitaire, la France fait face à une transformation du monde du travail et du rapport qu’entretiennent les Français avec leur emploi.
La vision des salariés vis-à-vis de leur travail n’est aujourd’hui plus la même. En effet, leurs attentes évoluent avec une priorité qui est dorénavant mise sur le bien-être au travail.
Plusieurs phénomènes sont apparus, qui mettent en avant l’importance de se sentir bien sur son lieu de travail ou encore de prendre suffisamment le temps de s’occuper de sa vie personnelle : La Grande Démission, le Quiet Quitting, le freelancing et la semaine de 4 jours.
Ils ont tous des points de similitudes : le bien-être au travail, un bon équilibre entre vie personnelle et professionnelle et la recherche d’un emploi qui a du sens.

La Grande Démission

La Grande Démission est un phénomène qui a vu le jour aux Etats-Unis, à la suite de la crise sanitaire. Cette pandémie a fait se questionner des milliers de personnes sur le sens de leur emploi.
En effet, beaucoup d’employés se sont rendu compte de l’importance de préserver l’équilibre entre leur vie personnelle et professionnelle.
Ce phénomène est peu à peu arrivé en France, et on le constate au vu des chiffres révélés par différentes études.
En effet, le Dares a réalisé une étude à ce sujet, et montre qu’en France, aujourd’hui, le nombre de démissions est au plus haut depuis 2008. Au plus bas fin 2015 avec environ 250 000 démissions, la France comptait environ 425 000 démissions fin 2019 avant la crise. Au 1er trimestre de 2022, l’augmentation survenue avant le début de la crise se confirme et reprend de plus belle avec un nombre record de 520 000 démissions.

 

transformation du travail : la grande demission

 

Les salariés deviennent de plus en plus exigeants vis-à-vis de leurs entreprises. Ils profitent d’un marché de l’emploi attractif pour sélectionner les entreprises offrant le cadre de travail le plus en phase avec leurs nouvelles ambitions.

En effet, l’époque où l’unique motivation d’un salarié était le salaire est révolue. Les travailleurs ne se reconnaissent plus dans certaines entreprises uniquement focalisées sur l’atteinte d’objectifs chiffrés.

Face à cette transformation du travail, les salariés privilégient aujourd’hui un emploi qui a du sens à leurs yeux, un environnement de travail bienveillant mais aussi suffisamment de flexibilité pour conserver un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

 

Le Quiet Quitting

Le Quiet Quitting, au contraire de la Grande Démission, signifie « démission silencieuse ». Les salariés ne démissionnent pas de leur emploi, mais le quittent peu à peu mentalement au profit d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. La crise sanitaire a été un réel déclic, entrainant une réelle transformation du travail. Les employés se sont rendu compte de l’importance de leur santé mentale et physique. La priorité n’est plus la carrière mais la vie personnelle.
Les salariés refusent de s’investir outre mesure dans leur entreprise et se contentent de réaliser le strict nécessaire.
Logique pourrions-nous penser ? Mais pas forcément. Notre société véhicule encore beaucoup l’image du salarié sur-investi dans l’entreprise, parfois au détriment de sa vie personnelle, en vue de progresser professionnellement. Finalement, il s’agit d’une rupture avec un certain modèle, ou une certaine vision, pour ne plus tendre vers l’ambition à tout prix (faire plus que ses missions et que ses horaires pour obtenir plus de responsabilités et de rémunération), mais vers plus de stabilité avec des salariés qui priorisent leur équilibre personnel.

Cette notion de Quiet Quitting voit aussi le jour dans un contexte où de plus en plus de salariés font une distinction entre les motivations, souvent pécuniaires, de leur entreprise, et leurs motivations personnelles qui peuvent être totalement opposées.

Ce phénomène touche les cadres, comme les employés ou les ouvriers. On note cependant une majorité de salariés appartenant à la tranche 18-34 ans. Ceci confirme que la nouvelle génération, marquée par la pandémie, ne souhaite pas reproduire le schéma des générations précédentes qui voyaient la réussite professionnelle comme une réussite personnelle.

 

transformation du travail : le quiet quitting

 

Freelance

Une personne qui travaille en freelance pour une entreprise n’a pas un statut salarié. Elle facture l’entreprise en tant qu’indépendant (auto-entreprise ou autre) en contrepartie des tâches qu’elle effectue.

Les motivations qui poussent certains salariés à se lancer en tant que freelance sont multiples (certaines déjà évoquées précédemment).

En effet, ce qui pousse les personnes à se lancer en tant que freelance est souvent la recherche de flexibilité et d’indépendance, qui ne sont pas toujours permises lorsque vous êtes salarié d’une entreprise. Vous devez par exemple respecter un certain cadre horaire ou un lieu de travail en particulier, là où vous pouvez gérer votre temps et votre lieu de travail comme vous le souhaitez en tant que freelance afin d’avoir une organisation en adéquation avec votre équilibre professionnel et personnel.

C’est un statut qui peut être un véritable tremplin professionnel car il permet de développer de nouvelles compétences au sein d’un nouvel environnement de travail.
De plus, c’est un profil qui est très recherché par les entreprises ! Il permet de travailler sur des projets ponctuels, sans avoir à embaucher une personne à temps plein.

Malgré tous ces points positifs, se lancer en tant que freelance n’est pas simple. Beaucoup de doutes et incertitudes peuvent rythmer le quotidien. Il faut aussi faire face à des difficultés comme :

  • Trouver des clients
  • Être payé à temps
  • Gérer sa comptabilité
  • Faire face à la solitude

 

Transformation du travail : le freelancing

La semaine de 4 jours

La semaine de 4 jours est un concept très simple : travailler 4 jours par semaine pour la même rémunération et le même nombre d’heures par semaine.
On peut qualifier la semaine de 4 jours comme une action concrète des employeurs pour leurs employés afin de privilégier le bien-être au travail et d’assurer l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle de leurs collaborateurs.
Cette organisation ne nécessite ni baisse de productivité, ni baisse de salaire mais simplement une bonne réorganisation.
Grâce à cela, les salariés ressentent moins de stress et sont plus productifs.
Beaucoup d’entreprises mettent en place ce nouveau rythme de travail car il représente de nombreux avantages :

  • Impact positif sur l’environnement (baisse des déplacements)
  • Fidélisation des salariés
  • Enjeu de recrutement : attire les candidats (tout comme le télétravail)
  • Baisse des accidents du travail
  • Baisse de l’absentéisme

Le système de la semaine de 4 jours reste tout de même un défi car elle n’est pas applicable à toutes les entreprises. Cela nécessite une véritable réflexion en terme de transformation du travail pour les entreprises en contact avec des clients.

Transformation du travail : la semaine de 4 jour

 

Transformation du travail : un virage a ne pas manquer pour les entreprises

 

Il est donc clair que la crise sanitaire a été le point de départ de tous ces changements. Les salariés français ressentent un réel besoin d’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle.
Le bien-être au travail est devenu un critère essentiel pour eux dans la recherche d’un nouveau poste ou dans leurs entreprises actuelles.
Ils veulent que leur travail ait du sens et recherchent de la reconnaissance de la part de leurs employeurs. C’est un critère très important car cela permet de rester motivé et performant.
Cependant, beaucoup d’entreprises n’ont pas encore pris conscience de cette transformation du travail et la subissent. Il est donc très important que les employeurs prennent conscience de cette réalité et mettent en place des actions concrètes qui favoriseraient le bien-être des salariés, d’une part pour maintenir les collaborateurs satisfaits mais aussi pour rencontrer moins de difficultés dans le recrutement des futurs employés.

D’autres entreprises ont déjà pris conscience de ces bouleversements. C’est d’ailleurs pour cela que depuis quelques années, le rôle des fonctions RH évolue fortement. Le rôle des RH n’est plus uniquement la gestion administrative et le recrutement, mais l’accent est de plus en plus porté vers la satisfaction des employés et le développement de la marque employeur. C’est aussi dans ce cadre là que les métiers de Chief Happiness Officer, ou Office Manager ont vu le jour, afin d’assurer un cadre de travail optimal pour les salariés et véhiculer l’image d’une entreprise qui s’adapte aux motivations nouvelles des salariés.